Nous avons le grand plaisir d’accueillir dans le cadre des 20èmes Rendez vous de l’Histoire sur le thème « Eurêka », Pierre Delion et Patrick Coupechoux pour la présentation de leur livre « Mon combat pour une psychiatrie humaine ». Un moment d’échange convivial suivra la présentation. Cette rencontre est le fruit d’un partenariat entre l’EPIC (l’Ecole de psychiatrie institutionnelle de la Chesnaie) et le Club.
Dans son livre, Mon combat pour une psychiatrie humaniste (Albin Michel, 2016), le Pr Pierre DELION, ancien chef de service de pédopsychiatrie, relate son parcours de psychiatre engagé, depuis Angers jusqu’à Lille, le travail qu’il a pu mener à la suite de ces grands psychiatres et les combats qui sont les siens, en particulier en faveur des enfants autistes, face aux méthodes contraignantes et parfois inhumaines de « rééducation » ou d’enfermement.
Dans l’état actuel de la psychiatrie, ses mots, recueillis par Patrick COUPECHOUX, présent lui aussi, apportent de l’espoir à ceux qui continuent à « se coltiner la folie ». Les idées qui le portent n’excluent en rien l’apport des autres sciences. Ces idées et cette pratique humaniste, désaliéniste, nées pendant la dernière guerre mondiale, loin d’être obsolètes, ouvrent la voie d’un accueil humain et créatif des malades psychiques, enfants ou adultes.
L’association E.P.I.C. (Ecole de Psychothérapie Institutionnelle de la Chesnaie), et le Dr Jean-Louis Place, directeur de la clinique, sont donc heureux d’accueillir ces deux conférenciers dans le cadre des RDV de l’Histoire (des idées), à la Chesnaie
Dans les quarante années qui ont suivi la libération, notre pays a connu une révolution en psychiatrie. Pour la première fois, on a considéré les malades mentaux comme des êtres humains et l’on a inventé une nouvelle psychiatrie que l’on a qualifiée de « désaliéniste » car elle entendait en finir avec l’asile et l’enfermement.
La vie professionnelle de Pierre Delion se confond avec cette révolution dont il a été l’un des principaux acteurs. Son récit nous guide dans cette période créatrice et nous permet de découvrir, de l’intérieur, que cette psychiatrie humaine constitue en fait la psychiatrie, une discipline scientifique située au carrefour de la biologie, des neurosciences et des sciences humaines. Il nous révèle, d’une façon parfois saisissante, ce qu’est une pratique désaliéniste, dans la vie quotidienne, et nous enseigne que le soin, c’est la relation avec le patient, et que celle-ci ne se construit que si l’on est ouvert sur le monde.
Aujourd’hui, cette psychiatrie est menacée de disparition au profit de pratiques inhumaines d’abandon et d’enfermement que l’on croyait révolues. C’est pourquoi il est urgent de la défendre.