L’équipe de l’ÉPIC est heureuse de vous inviter pour le prochain Séminaire avec Jean-Benoît Puech que nous accueillerons pour l’écouter à propos de la supposition d’auteur, le lundi 25 Mars 2023, de 21h à 23h dans la salle de la Haute-Pièce à La Chesnaie.
Jean-Benoît Puech est originaire de Haute Auvergne, et a vécu la plus grande partie de sa vie dans le Loiret. Sa thèse, dirigée par Gérard Genette à l’EHESS et intitulée L’Auteur supposé : typologie romanesque, trahit l’inclination qui allait présider à la fois à son activité d’enseignant-chercheur à la faculté de Lettres de l’Université d’Orléans, et à ses travaux d’auteur.
Jean-Benoît Puech publie ses tout premiers textes à la fin des années 1970 dans le journal de La Chesnaie, et son premier livre, La Bibliothèque d’un amateur, en 1979, chez Gallimard.
« La Bibliothèque d’un amateur se présente comme le recueil, composé par un critique amateur, des notes de lectures dans lesquelles il résume et commente ses romans préférés. (…) Le critique amateur, les livres dont il parle et les auteurs de ces livres sont tous des inventions de Benjamin Jordane. »
Jean-Benoît Puech, Du vivant de l’auteur, Champ Vallon, 1990, p.11
Il importe de préciser que Benjamin Jordane n’est autre qu’une invention de Jean-Benoît Puech, de même que le critique Stéphane Prager, le biographe Yves Savigny, dont il a écrit et publié les travaux, ou Louis-René des Forêts, l’écrivain célèbre, le maître, figure rémanente et récurrente dont les citations et la présence affleurent dans tout le corpus produit par Jean-Benoît Puech, sous l’hétéronyme de Benjamin Jordane.
« Afin de publier sous mon nom tout en préservant le désir de griffonner pour moi seul et de ne pas me faire remarquer comme écrivain, il fallait faire de mes textes les affabulations d’un psychopathe, le journal d’un misanthrope, les ratures et la littérature d’un ennemi du verbe dont je ne serais que l’éditeur posthume et scientifique. »
Jean-Benoît Puech, Présence de Jordane, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Recueil », 2002, p. 29-30.
Ainsi, dans une sorte de schizophrénie contrôlée, et dans une tentative funambulesque d’auto-analyse, Jean-Benoît Puech construit une œuvre aux facettes multiples, un assemblage d’histoires à tiroirs dont les double-fonds cachent les manuscrits de romans à clefs, fruits de l’imagination féconde d’écrivains qui n’existent pas. Sauf qu’ils existent, puisque leurs livres existent…
« Jean-Benoît Puech avance rarement dans la vie littéraire autrement qu’accompagné de l’un au moins de ses hétéronymes, quand il ne se cache pas derrière lui. »
Jean-Benoît Puech, Jordane et son temps 1947-1994, P.O.L. éditeur, 2017.
« [Il] faut lire ensemble Ricœur, qui proclame l’efficace élucidatrice des récits, et Lacan, qui dit l’énigmaticité de soi dans le texte ; il s’agit de penser à la fois la performativité et la gratuité de la littérature ; il faut assumer le fait que tout écrivain contemporain est devenu critique tout en étant requis à la barre des témoins et appelé à la position de médiateur et de porte-parole »
Alexandre Gefen, dans l’article : Benjamin Jordane, roman : jeux identitaires et aventures métatextuelles dans l’œuvre de Jean-Benoît Puech.
Caché derrière ses hétéronymes, eux-mêmes cachés parfois derrière des pseudonymes, Jean-Benoît Puech interroge les rapports entre l’auteur et le narrateur, entre l’auteur caché et l’auteur publié, entre l’auteur qui écrit et celui qui soudain dit « je » au détour d’une page…
Ce faisant, il propose au lecteur une aventure métatextuelle originale et vivifiante, dont il viendra nous parler lors du séminaire de l’EPIC du lundi 25 mars à la Haute Pièce, de 21h à 23h.
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Nous vous remercions pour votre attention et vous informerons des prochains évènements.
Au plaisir de vous retrouver bientôt,
L’ÉPIC.