Dimanche 8 octobre 2023 de 14h à 16h avec Jean Clément Lavielle autour de la relique : L’objet conservé d’un proche décédé : une frontière brouillée entre les vivants et les morts.de la relique : L’objet conservé d’un proche décédé : une frontière brouillée entre les vivants et les morts.

En partenariat avec les Rendez-vous de l’Histoire de Blois nous avons le plaisir de recevoir Jean-Clément Lavieille le Dimanche 8 Octobre de 14h à 16h dans la salle du Boissier à la clinique de La Chesnaie.

Cette année le thème des Rendez-vous de l’Histoire porte sur Les vivants et les morts. Jean-Clément Laveille nous parlera de la relique : L’objet conservé d’un proche décédé : une frontière brouillée entre les vivants et les morts.

Dans la clinique du deuil, certains endeuillés conservent des restes de leur proche décédé avec lesquels ils prolongent une relation au-delà de la mort. Nous croisons cette pratique de conservation avec un objet de la religion catholique : la relique. La relique est un reste du corps d’un saint, considéré comme objet sacré. Elle est un objet de croyance, de catalyse, d’intercession, d’exemplarité et d’éternité.

L’étude anthropologique de la relique nous présente le caractère exceptionnel de ce morceau de corps et l’exception de son inscription dans le rituel funéraire. A un niveau psychopathologique, l’objet-relique peut être l’entame nécessaire pour supporter la perte. L’expérience de deuil est une résurgence de l’objet perdu de la relation à l’Autre Primordial. Face à la détresse de la perte, l’objet-relique est le lieu d’un compromis illusoire (P. Fédida) et d’une surface hallucinatoire (L. Laufer). Ainsi, nous présentons l’objet-relique comme un objet extérieur, orne-mental et para-mélancolique.

Généralement, l’objet conservé est progressivement abandonné : la résolution de deuil passe par l’acceptation du verdict de la réalité et l’investissement d’un nouvel objet libidinal. A l’inverse, son arrêt éternel serait à mettre du côté d’une fétichisation de l’objet. L’objet se charge d’autre chose et vient gouverner le sujet. Toutefois, nous imaginons un troisième devenir à l’objet conservé, nous l’appelons créativité reliquaire, soit l’enchâssement et l’exposition du vide laissé à la suite de la disparition d’un proche. La sublimation reliquaire est à entendre comme l’expression commune des effets de deuil sur la vie du survivant. La création reliquaire est l’expression plus rare, potentielle émergence d’un signifiant et d’un lien social nouveau.



Jean-Clément Lavieille est psychologue clinicien, diplômé en psychopathologie clinique en 2010 (IPSA/UCO/Angers). Il a travaillé plusieurs années comme moniteur psychologue à la clinique de La Chesnaie ainsi que dans le milieu carcéral et la protection de l’enfance.

Entre 2015 et 2021 il a réalisé une Thèse de doctorat en psychologie clinique sur : « La relique, objet-relique et créativité reliquaire : les devenirs de l’objet conservé dans la clinique du deuil », sous la direction de Patrick Martin-Mattera. Il est l’auteur de deux articles parus dans la revue Psychologie Clinique : « Reliques et lathouses : deuil de la mort ? » (2019) et « Le dispositif, lieu différentiel entre la relique et le fétiche » (2023).